
Des pastèques dans le désert
Dans cet article, je vous raconte un voyage d’éveil effectué au Maroc. Entre traditions sahraouies, déconditionnements personnels et rencontre avec Madani, un visionnaire qui a réalisé ce que beaucoup pensaient impossible dans le désert. Une histoire de résilience, de persévérance et de foi en l’impossible, qui questionne nos croyances et invite à incarner nos rêves.
MODES DE VIE, CONSCIENCE & ÉCOLOGIE INTÉRIEURE
Transmitho
8/22/202511 min read
Parfois, il y a des scénarios de vie que l’on sous-estime. Ces scénarios, aussi fous soient-ils, ne sont que le fruit de pensées, d’idées, de désirs qui prennent forme dans le monde matériel. La réalité se façonne à travers nos perceptions et nos croyances, mais elle est, avant tout, le reflet de ce que nous portons dans nos esprits.
Il y a quelques années, je suis partie en voyage au Maroc avec une intention bien précise. J’ignorais que la rencontrer avec un homme et un projet bien singulier, allait changer ma vision de la notion de possibilités.
Un voyage d’éveil : entre découvertes et transformations personnelles
Ce voyage était une initiation. Le Maroc représentait pour moi un territoire inexploré, tant géographiquement que spirituellement. Un pays d’histoire et de traditions, mais aussi un lieu qui m’évoquait une sorte de familiarité et de mystère à la fois. Là-bas, je devais non seulement me ressourcer, mais aussi m’éveiller à de nouvelles perspectives.
À cette période de ma vie, les explorations se faisaient au gré de mes aspirations à élargir mes horizons. Des prétextes à des transformations nécessaires pour mon évolution. C’était d’une quête de l’absolu dont le chemin passait inévitablement par de douloureux déconditionnements et prises de conscience. Je vivais pleinement dans ma chair le rêve d’une liberté intemporelle.
Je n’avais ni téléphone tactile et très peu d’argent. Mon profil ne collait certainement pas avec les attentes touristiques du pays.
J’allais à la découverte d’un lieu. D’un homme.
J’étais tombée sur lui dans une vidéo où il parlait de la désertification et de ses conséquences. Son récit débutait avec l’histoire d’un oiseau mort de soif. Il évoquait la rareté de l’eau, la prolifération de maladies affectant les palmiers, des sujets souvent ignorés par négligence ou ignorance.
J’avais instinctivement ressenti le besoin de rencontrer cet homme. Un visionnaire qui cherchait à créer un oasis dans le désert. Un véritable projet d’autonomie et de résilience. Ce n’était pas qu’une rencontre, mais une immersion dans un univers qui m’était (presque) totalement inconnu. Il m’était essentiel de m’imprégner de ces environnements radicalement différents de ceux que je croyais connaître, de comprendre de l’intérieur les enjeux environnementaux et sociaux qui les façonnent. Dans un monde où la conscience écologique reste souvent une réflexion intellectuelle à portée locale ou globale, d’autres, comme lui, les vivent réellement. Grâce à mes études en développement international, je pensais bien connaître, ou du moins comprendre, les défis économico-socio-environnementaux à un niveau théorique ou macroéconomique. Mais une vérité s’est rapidement imposée à moi : ce savoir, aussi précieux soit-il, reste bien limité sans l’expérience directe de ces enjeux. Il y a une réalité vécue qui échappe aux analyses purement intellectuelles, et c’est dans cette réalité que je ressentais un besoin viscéral de plonger. Pour moi, les plus grands apprentissages naissent souvent d’une expérience vécue, du terrain, et c’est en me confrontant à ce réel que j’ai pu approfondir ma compréhension du monde. L’intellect joue son rôle, certes, mais il doit laisser place à l’expérience directe pour devenir véritablement pertinent et transformateur.
En arrivant à M’hamid el Ghizlan, le dernier village avant le désert, j’attendais cet homme dans un café plutôt tranquille, sous quelques regards inquisiteurs. J’attendais cet homme dont les actions allaient profondément me marquer à tel point que je vous en parle aujourd’hui !
Assise seule à une table, je réfléchissais à mon voyage, à la lenteur et à la simplicité avec laquelle je l’avais vécu. Sans repères, sans argent, sans plan défini. Ce voyage était ma manière de comprendre le monde qui ‘entourait et la place que je voulais prendre dans celui-ci.
« Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve. » – Ahmadou Kourouma
Je venais tout juste de passer quelques jours chez ‘’l’habitant’’.
C’était ma manière à moi de créer des liens et de comprendre ce que je devais vraiment comprendre. Le jeune garçon de la famille, ce « guide » déguisé en Sahraoui, était un personnage fascinant. Oui j’ai bien dit « déguisé » et vous allez comprendre pourquoi. La plupart du temps, j’étais avec les femmes, partageant de délicieux repas qu’elles préparaient, renouant avec une mentalité qui m’était familière. Les conversations tournaient souvent autour du mariage et de la nourriture. Dans ces régions, la première question qu’on vous pose est toujours la même : êtes-vous mariée ? Pourquoi ne mangez-vous pas de viande ? Et surtout, que faites-vous là, seule, sans objectif ni homme à vos côtés ? Les différences étaient abyssales, et pourtant, l’authenticité de nos échanges nous rapprochait.
Je ressentais la souffrance de ce changement de vie, un changement forcé vers une sédentarité qui n’était pas choisie. Ces familles, jadis nomades, avaient dû s’installer en raison du manque d’eau et de nourriture. Leur mode de vie, autrefois fluide et libre, était bouleversé. Les repères se perdaient, et je pouvais presque toucher cette perte d’identité dans les regards, dans les gestes. Comment imaginer ce qu’était la sensation de liberté dans ce mode de vie nomade, et celle, plus étrange encore, d’être désormais enfermée dans une maison ?


Le jour de mon départ, j’ai été un peu déçue. Le jeune garçon m’avait demandé un peu plus d’argent que prévu et voulait absolument me proposer un séjour dans le désert pour caresser des dromadaires et prendre des photos. Le bon vieux cliché touristique. Honnêtement, cela m’indifférait totalement.
En discutant avec lui, j’ai appris qu’il n’avait jamais été nomade. Ses parents, oui, mais lui ne connaissait que cette vie sédentaire. Il se disait Sahraoui par lignée familiale, mais son expérience de cette culture était bien différente. C’est alors que je lui ai demandé pourquoi il se « déguisait » en Sahraoui et me racontait des histoires fictives de sages au regard intense. Il n’a pas du tout apprécié ma remarque. Pourtant, c’était un constat, certes brutal, mais réel. J’avais omis un détail important : les conditions matérielles de vie les poussaient à ces mises en scène. Ils se retrouvaient dans un monde où la folklorisation de leur culture était devenue une nécessité. Le tourisme avait pris le relais de leur ancien mode de vie nomade, et c’était devenu leur seul moyen de subsistance. Pour survivre, ils avaient appris à répondre à une demande, parfois au détriment de l’authenticité. Et dans cette situation de précarité, il est difficile , voir impossible de préserver une certaine intégrité. Après tout, tant que cela satisfait tout le monde, pourquoi se poser des questions ?
Néanmoins, cette situation m’avait dérangée. Pour moi, c’était une trahison de l’authenticité de notre rencontre, une sorte de déviation de ce qui aurait pu être un vrai partage. Mais après tout, il fallait que je m’y fasse, car j’avais déjà observé ce genre de spectacles dans d’autres endroits avant d’arriver là. Au final, dans ces régions, on est souvent perçu comme un simple porte-monnaie ambulant, et la réalité économique dépasse de loin les aspirations d’authenticité.
Je me ressaisis rapidement au moment où j’aperçus l’homme qui venait me chercher ! Je le rencontre enfin ! C’est Madani ! Il était magnifiquement vêtu de l’habit traditionnel sahraoui, incarnant à la perfection ce mode de vie qui résonnait en moi. Son dynamisme et son accueil chaleureux me laissèrent une excellente première impression. Sans hésiter, je le suivis en direction des dunes… un lieu qui semblait irréel, presque suspendu entre le temps et l’espace.
Ce qui m’émerveillait davantage, c’était l’authenticité du lieu et la manière dont cet homme, totalement non conventionnel, avait su allier son travail à une vision qui sortait des sentiers battus. J’étais fascinée par ce qu’il proposait : un véritable oasis dans le désert. Mais pas seulement, un projet pensé pour ne pas se limiter aux idées reçues, un projet pensé en dehors des cases.
J’étais tellement touchée par cette rencontre, par ce que je venais de vivre, que j’avais décidé de la capturer en vidéo. Et c’était exactement pour ça que j’avais créé ma chaîne YouTube : mettre en lumière ces possibilités que d’autres jugeraient impossibles, ces projets, ces réalités qui s’écartent des standards et des attentes. Montrer qu’il est toujours possible de se réinventer, de se connecter au monde de manière plus authentique, plus profonde.
Une Vision comme point de départ : Croire en L’impossible
Un détail m’avait particulièrement interpellée dans l’histoire de cet homme.
Lorsqu’il était enfant, son père lui avait fait goûter une pastèque. Il avait adoré la douceur sucrée de ce fruit, et cela l’avait marqué profondément. À tel point qu’il avait décidé que tout le monde, en particulier ceux qui partageaient ses conditions de vie, devrait avoir la chance de savourer ce fruit si délicieux. Mais son père, pragmatique et ancré dans la réalité du désert, lui avait dit que c’était impossible de faire pousser des fruits et légumes dans le sable, encore moins une pastèque !
Cet « impossible » était devenu la quête de Madani. Son rêve, sa mission.
Déterminé à briser les limites, Madani voulait faire ce que tout le monde pensait irréalisable : faire pousser des pastèques dans le désert.
Beaucoup le pensaient fou. Capricieux. « Il n’a aucune connaissance, c’est un illettré du désert! » disaient-ils. Et pourtant… La combinaison d’audace et d’esprit d’initiative avait attiré des opportunités insoupçonnées.
Cette vision, c’était la vérité brute de ce qui est possible, même quand tout semble contredire le rationnel. Je me rappelle de tous ces pionniers que j’avais croisés au cours de mes périples, ces expérimentateurs isolés qui défiaient les lois de la nature. Je pense particulièrement à ceux qui faisaient pousser des tomates et d’autres plantes sans eau ! Une graine, ça a besoin de soleil et d’eau, non ? C’est ce qu’on nous apprend. C’est de la science. Et pourtant…
C’est par ces expériences de vie que j’avais commencé à élargir les horizons de mon propre esprit rationnel. Et surtout à remettre en question mes croyances : Quelles sont leurs sources ? Qui les valide ? Sont-elles intemporelles et universelles ? Ces moments de doute et de prise de conscience étaient loin d’être confortables. Prendre un coup de pied dans ses certitudes, c’est toujours déstabilisant ! Mais ce processus est essentiel pour se libérer des œillères et ouvrir la porte à de nouvelles perceptions. Et pourtant, ce n’est pas aussi simple de balayer tout ça d’un coup de baguette magique, comme je l’avais espéré. Mon esprit, bien trop conditionné, n’était pas prêt à absorber tout ça d’un seul coup ! Un tel chamboulement aurait été trop violent pour mes circuits mentaux encrassés de croyances limitées.
Dans le fond, je me retrouvais dans Madani. L’enthousiasme face à l’impossible, l’envie d’initier un chemin où personne n’osait s’aventurer. Une vision de transformation, un sentier de brousse, tracé par l’envie de prouver que tout est possible quand on y croit vraiment.
Surmonter les obstacles : La Persévérance, clé de la réussite
Tout au long de sa quête, Madani a dû faire face à des doutes, à des réflexions négatives et à des échecs. Les premières années de son projet n’ont pas été simples. Il a dû trouver de l’eau en creusant lui-même un puits, adapter la terre et surtout convaincre les autres que son rêve n’était pas une utopie. Si tout le monde autour de lui croyait que ses idées étaient farfelues, Madani, lui, avait la conviction que c’était possible. Peu à peu, il a réussi à manifester les ébauches de son rêve.
C’est cette même vision et cette persévérance qui ont fait naître la réalité de l’émergence de quelques plantes improbables là où il n’y avait que du sable. C’est une démonstration claire que la réalité peut changer, que ce qui semble impossible à première vue peut en réalité se transformer en progrès lorsqu’on choisit de s’engager pleinement dans son rêve.
La rencontre avec Madani m’a permis de comprendre que la manifestation n’est pas qu’une question d’intention, mais aussi de croyance en soi et en ses capacités. Lorsque l’on décide de réaliser un projet, il faut, d’abord et avant tout, être en accord avec soi-même. C’est cette connexion intérieure qui aligne les actions sur l’objectif visé. Il n’y a pas de manifestation sans action. Pour Madani, il a fallu oser croire en son projet, accepter de braver les jugements extérieurs, et surtout, de rester fidèle à sa vision.
Ce qu’il a fait, c’est un peu comme une alchimie de la pensée. Il a pris un projet impensable, l’a nourri de sa passion, l’a arrosé de sa détermination et a finalement récolté les fruits de sa persévérance. Il a montré à tous que l’impossible n’existe que dans nos têtes. Quand nous décidons de tout donner pour un objectif, même le plus absurde semble réalisable.
Inventer un monde qui répond à nos aspirations
C’est la leçon principale que je tire de cette expérience : nous sommes tous des créateurs de notre propre réalité. Bon, c’est vrai que je l’ai vu cette phrase écrite et citée de très nombreuses fois surtout dans les slogans insipides de dév perso. Ceci dit, le fond est bel et bien là. Que ce soit pour des projets personnels ou professionnels, il est essentiel de comprendre que tout commence dans l’esprit, mais c’est l’action qui fait la différence. Comme Madani, qui a planté des graines dans le désert, nous avons tous le pouvoir de manifester ce que nous voulons. Un des secrets (qui n’en est pas vraiment un) réside dans la capacité à croire que ce qui semble impossible est en réalité une opportunité qui attend d’être saisie.
Et ce n’est pas qu’une question de mentalité positive. Il s’agit aussi d’avoir une vision claire et de s’engager à travailler avec discipline pour voir ses rêves se réaliser. En prenant des actions concrètes, même petites, mais cohérentes, nous faisons le premier pas vers notre propre réalisation.
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
– Mark Twain
Ce voyage au Maroc, cette rencontre avec cet homme et ses réalisations, ont été des moments déterminants pour moi. J’ai compris que tout commence par une vision, un rêve, une intention profonde. Et au-delà de la pensée, il faut agir pour que la réalité se transforme.
Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la manifestation (ça pourrait être d’ailleurs le titres d’un livre…), ni la force intérieure qu’elle demande. Je vous souhaite à tous de pouvoir vous libérer de conditionnements et certitudes castratrices et vous délecter d’un rapport à la vie (et à soi!) plus authentique et profond.
Appliquez cette stratégie !
Étudiant ? Après avoir lu un article scientifique, résumez-le en 200 mots, puis en 50 mots. Enfin, expliquez-le à voix haute comme si vous deviez l’enseigner à un enfant. C’était personnellement ce qui me correspondait quand j’apprenais mes cours ou voulais retenir un concept !
Coach scolaire ? Proposez à vos élèves de transformer leurs cours en fiches synthétiques illustrées.
Parent ? Après la lecture d’une histoire avec votre enfant, demandez-lui de raconter ce qu’il a retenu avec ses propres mots ou en dessinant une scène clé.
Professionnel ou simplement en formation ? Après chaque module de formation, notez les trois idées clés et essayez de les appliquer dans votre quotidien.
Ces exercices permettent non seulement de mieux retenir les informations mais aussi de développer sa capacité de restitution et d’application.
Résumer, c’est apprendre intelligemment. Que vous soyez étudiant, formateur, coach, parent ou simplement curieux, intégrez cette stratégie dans votre quotidien pour booster votre apprentissage. Et surtout, testez ! Prenez un texte que vous venez de lire, résumez-le en trois phrases et voyez si l’essentiel est bien là. Avec le temps, cette habitude deviendra un réflexe puissant pour mieux comprendre et retenir ce que vous apprenez.

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